Une prescription médicale peut recommander indifféremment une canne ou une béquille, bien que leur usage et leur efficacité diffèrent nettement selon la pathologie ou le contexte. Certains modèles, pourtant conçus pour des fonctions précises, se retrouvent souvent utilisés à contre-emploi.
Entre réglementation, habitudes de professionnels de santé et préférences des utilisateurs, le choix n’obéit pas toujours à une logique médicale stricte. Les critères de sélection varient selon le type de soutien recherché, la stabilité attendue ou l’amplitude de déplacement.
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Canne ou béquille : ce qui les distingue vraiment
Contrairement aux idées reçues, différencier une canne d’une béquille ne relève pas d’un simple détail de langage. Tout se joue dans l’usage, la conception, l’impact sur la marche. La canne de marche se fait complice de la stabilité : elle déleste partiellement le corps, compense une faiblesse, sécurise chaque pas du quotidien. Sa poignée épouse la paume, l’appui se répartit sur le bras, qui reste détendu, sans tension excessive.
La béquille, elle, intervient dès qu’il faut un soutien nettement plus franc. La béquille axillaire, placée sous l’aisselle, reprend une grande partie du poids corporel en cas d’immobilisation d’une jambe, fracture ou blessure sévère. L’appui se fait sous l’aisselle, la main guide, mais la charge du membre atteint disparaît presque totalement.
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Entre les deux, la canne anglaise (ou béquille antébrachiale) offre un compromis : main et avant-bras servent de points d’appui. Ce modèle, très fréquent en rééducation, stabilise sans écraser la région axillaire. Le choix se fait alors selon la nature de la blessure, la mobilité restante et la capacité à tolérer l’appui sur le bras.
Pour mieux comprendre, voici une synthèse des fonctions propres à chaque type d’aide :
- Canne de marche : soutien discret, un point d’appui unique.
- Canne anglaise (béquille antébrachiale) : double appui main/avant-bras, stabilité renforcée.
- Béquille axillaire : appui sous l’aisselle, allègement maximal du membre inférieur.
La différence canne et béquille s’incarne donc autant dans leur forme que dans leur usage. Douleur, type de blessure, niveau d’autonomie recherché : chaque dispositif répond à un besoin précis, avec ses propres avantages.
À chaque besoin sa solution : panorama des différents types
Le secteur des aides à la marche a vu naître une infinité de modèles, adaptés à la diversité des situations et des profils. Que ce soit pour pallier une fragilité temporaire ou compenser une perte de mobilité durable, chaque solution présente ses particularités.
Voici les principaux modèles, chacun répondant à des besoins bien identifiés :
- Canne de marche classique : conçue en bois, aluminium ou carbone, elle soutient ceux qui souhaitent un appui léger, ponctuel. Idéale pour sécuriser les petits trajets, elle rassure sur terrain plat ou légèrement accidenté.
- Canne tripode ou quadripode : dotées de trois ou quatre pieds, ces variantes garantissent une stabilité accrue. À privilégier si l’équilibre vacille, en cas de faiblesse musculaire ou pendant la reprise de la marche après un séjour hospitalier.
- Cannes anglaises (ou béquilles antébrachiales) : leur double appui répartit la charge entre main et avant-bras, soulageant efficacement une jambe fragilisée. Indispensables après fracture, entorse, opération, ou encore face à certaines maladies chroniques comme les rhumatismes.
- Béquilles axillaires : appui sous l’aisselle, décharge presque totale du membre inférieur. Leur usage reste limité dans le temps et toujours accompagné d’un avis médical pour limiter les risques sur les épaules et les poignets.
- Déambulateur, fauteuil roulant, fauteuil releveur : lorsque la perte de mobilité devient majeure, ces équipements prennent le relais pour permettre de continuer à se déplacer ou se redresser au quotidien.
Des fabricants comme FDI, Invacare ou Herdegen élaborent des aides à la marche pensées pour chaque morphologie, chaque pathologie. Les cannes anglaises existent désormais en version réglable, pliante, télescopique. Le choix du modèle se construit avec les conseils du professionnel de santé (médecin, kinésithérapeute, ergothérapeute), selon le confort, la facilité d’utilisation et le budget. Le coût d’une canne de marche ou d’une paire de cannes anglaises dépendra du matériau et des technologies embarquées.
Quels critères pour bien choisir son aide à la marche ?
Choisir une aide à la marche ne relève pas d’un simple choix esthétique. Le dispositif doit répondre à des attentes précises : morphologie, pathologie, mode de vie. Prêtez attention à la poignée ergonomique, capitale pour éviter douleurs et crispations, surtout en cas d’arthrose ou de polyarthrite.
La hauteur s’avère déterminante : une canne ou une béquille bien réglée préserve la posture, protège le dos et les épaules. Un modèle ajustable permet d’atteindre la dimension idéale. Les embouts antidérapants sécurisent chaque pas, limitant le risque de glissade sur carrelage ou bitume mouillé. Les versions télescopiques ou pliantes facilitent les voyages et le rangement.
Les aspects suivants doivent être passés en revue lors de l’achat :
- Aluminium, fibre de carbone, bois : chaque matière influe sur le poids et la robustesse. L’aluminium marie légèreté et solidité, le carbone se distingue par sa finesse, le bois séduit les amateurs d’authenticité.
- Pour une mobilité réduite, la canne anglaise (béquille antébrachiale) garantit un double appui. En cas de nécessité d’une décharge stricte, la béquille axillaire reste la référence, sous supervision médicale.
Le choix final s’affine avec l’aide des professionnels : médecins, kinésithérapeutes, ergothérapeutes orientent selon le diagnostic, fracture, entorse, convalescence, maladie chronique ou trouble de l’équilibre lié à l’âge. Les grandes marques (FDI, Invacare, Herdegen) multiplient les options, du modèle de base à la version haut de gamme. Le tarif évolue selon le matériau, les fonctionnalités (pliable, télescopique, embout renforcé) et le niveau de confort visé.
Conseils pratiques pour un usage confortable et sécurisé au quotidien
Utiliser une canne anglaise ou une béquille ne s’improvise pas. Commencez par régler la hauteur : poignée à la hauteur du poignet, bras relâché, pour prévenir douleurs et tensions inutiles. Cet ajustement précis assure une répartition optimale du poids et minimise les risques de chute, notamment le matin ou sur des surfaces instables.
En pharmacie, la canne anglaise se trouve à l’achat ou en location. Sur prescription, l’assurance maladie prend en charge une partie du coût ; la liste des dispositifs remboursés est disponible en ligne ou auprès de votre pharmacien. Selon le contrat, certaines mutuelles complètent ce remboursement.
Quelques recommandations incontournables pour sécuriser l’utilisation au quotidien :
- Optez pour une poignée ergonomique : elle ménage les poignets, surtout en cas de douleurs chroniques ou d’inflammations articulaires.
- Inspectez l’embout antidérapant : il doit garantir une adhérence sur tout type de surface, même humide.
- Bénéficiez des conseils d’un kinésithérapeute ou d’un ergothérapeute : ils vous accompagnent dans l’apprentissage du bon geste, corrigent la posture, préviennent les mauvaises habitudes.
L’usage d’une canne ou d’une béquille favorise l’autonomie et contribue à la prévention des chutes. Les cannes anglaises répondent aussi bien aux suites de fracture, d’entorse, d’intervention, qu’aux pathologies neurologiques ou aux pertes de mobilité liées à l’âge. Adapter régulièrement l’aide à la marche, selon l’évolution de la santé ou des besoins, reste la meilleure façon de préserver confort et sécurité, jour après jour.